Mozart et Nielsen : une relation étroite

Mozart n’est jamais allé en Scandinavie. Sa musique y a cependant été jouée abondamment, notamment grâce à l’un des plus grands compositeurs du Danemark, Carl Nielsen. Celui-ci nourrit un amour et un intérêt profond pour la musique de Mozart depuis sa plus tendre enfance. Sa fascination pour Mozart va conduire Nielsen à lui consacrer un essai. Il fait parvenir cet essai au plus célèbre compositeur norvégien de l’époque, Edvard Grieg.

Quelques mois avant sa mort, Grieg répond à son collègue. « Cher Carl Nielsen! Merci pour votre Mozart! ». Dans cet essai, Nielsen tente des comparaisons entre l’œuvre de Mozart et celle d’autres compositeurs, de Beethoven, par exemple. Il tente aussi de cerner l’homme qui lui semble incompris. Pour lui, lorsque Mozart sourit « c’est avec des larmes dans les yeux »… Grieg lui répond notamment : « Au sujet de votre perception de Mozart en tant que personnalité, nous sommes en totale concordance ».

Dès son enfance, Nielsen joue des œuvres de Mozart dans un orchestre amateur. Puis, lorsqu’il passera l’audition pour passer l’Académie de musique de Copenhague, il jouera une sonate pour piano de Mozart. Plus tard, il jouera comme violoniste quelques-uns de ses quatuors. Également chef d’orchestre, il dirigera de ses symphonies et de ses opéras. On rapporte qu’il en faisait des interprétations suscitant les éloges.

Enfin, comme compositeur, Nielsen sera durablement marqué par l’œuvre de Mozart, notamment dans sa musique de chambre et dans ses opéras. Pour lui, « comme dramaturge, Mozart nous a apporté quelque chose de nouveau en faisant de ses personnages de véritables êtres vivants ». Nielsen écrit encore que Mozart « nous a fait le don de lui-même… ».

Dans ses débuts avec les Violons du Roy, la cheffe Mélanie Léonard nous propose, avec Mozart en Scandinavie, un touchant rapprochement entre la musique Mozart et celle de deux de ses plus fervents admirateurs scandinaves, Nielsen et Grieg. Une œuvre de Sibelius, le plus célèbre compositeur finlandais, complète un tableau sonore où se mêle justement sourires tristes, tendresse et un lyrisme irrésistible.

« Je crois en Dieu, Mozart et Carl Nielsen. » — Dag Wiren

MOZART EN SCANDINAVIE – LES VIOLONS DU ROY
5 octobre 2019 • 14 h
Salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm

W.A. MOZART Divertimento, K.136
C. NIELSEN Petite suite pour orchestre à cordes
J. SIBELIUS Canzonetta, op. 62a
E. GRIEG Suite Holberg, op. 40

Détails et billets

Un texte de Laurent Patenaude. Retour au Journal de Nicolas Houle >

La parole est à vous!