La liste d'écoute du Palais Place à l’opéra… rock!

9 juin 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Liste d'écoute
Écrit par : Nicolas Houle

Place à l’opéra… rock!

Il n’y a pas que le milieu classique qui peut se permettre de raconter des histoires théâtrales en musique. Avec l’essor de la pop et du rock, les œuvres ambitieuses se sont multipliées, tant sur disque que sur scène ou au cinéma. Voici cinq opéras-rock qui vous combleront.

 

The Decemberists, The Hazards of Love

«Après le succès remporté par The Crane Wife, en 2006, les Decemberists ont décidé de pousser plus loin l’idée d’album-concept en offrant un opéra-rock s’inspirant en partie de ce qui a pu se faire dans les années 1970. Heureux mélange de rock – parfois lourd –, de progressif et de folk, The Hazards of Love (2009) raconte la tragique et mouvementée histoire d’amour qu’entretiennent Margaret, une jeune femme, et William, un faune, change-forme, qu’elle rencontre en forêt. La mère de William s’interposera entre les deux amants, tout comme Rake, qui est un prédateur et assassin. Le leader des Decemberists, Colin Meloy, signe ici de solides textes et des musiques particulièrement relevées. Différents invités, dont Becky Stark dans le rôle de Margaret et Jim James, de My Morning Jacket, participent à cette fascinante aventure. Certainement l’un des meilleurs, sinon le meilleur album que le groupe de Portland ait enregistré.» — Nicolas Houle

Écouter The Hazards of Love sur Spotify et Apple Music.

 

Luc Plamondon et Michel Berger, Starmania, ou la passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés

«Le premier album Starmania, ou la passion de Johnny Rockfort selon les évangiles télévisés, qui réunit une impressionnante distribution (Daniel Balavoine, Claude Dubois, Diane Dufresne, Éric Estève, France Gall, René Joly, Fabienne Thibeault et Nanette Workman), est lancé en 1978. L’accueil de la critique est plutôt tiède, mais cela n’empêche pas cet opéra-rock cyberpunk de connaître un réel succès l’année suivante au Palais des Congrès de Paris. La création de Michel Berger (musique) et Luc Plamondon (livret) a depuis été adaptée et réadaptée, notamment avec un grand spectacle de l’OSQ sur les Plaines d’Abraham en 2005 et une version lyrique présentée par l’Opéra de Québec en 2008.» — Francis Patenaude

Écouter Starmania sur Spotify et Apple Music.

 

The Who, Tommy

«Paru en 1969, Tommy est l’opéra-rock qui non seulement propulsa les Who à l’international, mais influença la plupart des groupes des années 1970 dans la création d’albums-concepts. Tommy c’est l’histoire d’un garçon devenu sourd, muet et aveugle après avoir subi un traumatisme et qui se transformera par la suite en une espèce de gourou après être devenu un champion de machine à boules. La structure de l’album repose sur plusieurs thèmes musicaux qui reviennent tout au long de l’album et une pléthore de personnages interprétés par chacun des membres du groupe. Malgré quelques imperfections ainsi qu’un fil conducteur parfois confus au niveau de l’histoire, l’album aura généré plusieurs classiques tels que Pinball Wizard, I’m Free, Amazing Journey et The Acid Queen. Une version cinématographique réalisée par Ken Russell sera même mise à l’écran en 1975, mettant en vedette le groupe ainsi que plusieurs vedettes de l’époque, dont Elton John, Tina Turner, Eric Clapton et Jack Nicholson.» — Simon Gagnon

Écouter Tommy sur Spotify et Apple Music.

 

David Bowie, The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars

https://www.youtube.com/watch?v=sI66hcu9fIs

«Souvent abrégé en Ziggy Stardust, cet album-concept est le cinquième enregistrement de David Bowie. Le personnage de rock star androgyne du futur incarné par Bowie est devenu une icône du glam rock. Accompagné par les Spiders from Mars – le guitariste Mick Ronson, le bassiste Trevor Bolder et le batteur Mick Woodmansey – Ziggy Stardust est resté dans son personnage pendant toute la tournée du même nom jusqu’à ce que Bowie annonce la mort de celui-ci lors du dernier concert de la tournée en 1973. La trame assez vague de l’album parle d’une intelligence extraterrestre cherchant à transmettre un message d’amour et de paix à l’humanité. L’extrait Starman débute sur des accords de guitare acoustique qui rappellent Space Oddity, tout comme le thème de science-fiction.  La pièce réussie tout de même à se démarquer du grand succès de 1969 avec sa mélodie accrocheuse, qui est non sans rappeler une certaine chanson de Judy Garland.» — Claudie Lapointe

Écouter Ziggy Stardust sur Spotify et Apple Music.

 

Pink Floyd, The Wall

https://www.youtube.com/watch?v=dBVlnpdtAhM

«The Wall fait bien sûr partie des grands classiques des opéras-rock. Roger Waters, le chanteur et bassiste du groupe, avait eu l’idée de cette œuvre ambitieuse lors d’un concert de la tournée Animals au stade Olympique, de Montréal, qui avait mal tourné. Il avait senti qu’un mur s’était bâti entre le groupe et le public à tel point qu’il en était venu à cracher sur un fan turbulent. Waters a repris l’analogie du mur pour revenir sur son enfance, durant laquelle il a perdu son père à la guerre, sur l’échec de son mariage et pour reprendre l’aliénation de la rock star, tout ça par le truchement d’un personnage, Pink, et une galerie de personnages marquants: la mère surprotectrice, le professeur tyrannique, la femme infidèle, le juge… Waters, que soit en solo ou avec Pink Floyd, n’a interprété The Wall qu’une seule fois avec une véritable distribution: en 1990, à Berlin, pour la chute du mur, avec entre autres Ute Lemper, Cindy Lauper, Joni Mitchell et Bryan Adams – la version live permet d’ailleurs d’apprécier les pièces What Shall We Do Now et The Last Few Bricks, qui ne sont pas sur l’album studio. The Wall est sombre et torturé, certes, mais demeure une immense réussite, tant par son propos que par ses musiques et son interprétation, sacrément bien sentie.» — Nicolas Houle

Écouter The Wall sur Spotify et Apple Music.

 

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