Lawrence Gowan L'éternel Strange Animal

26 août 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue, Vidéo
Écrit par : Nicolas Houle

L'éternel Strange Animal

Comme ses collègues musiciens, Lawrence Gowan a vu ses plans passablement chamboulés par la pandémie. S’il doit désormais œuvrer depuis chez lui, le chanteur et claviériste, qu’on connaît autant pour sa carrière solo que pour ses deux décennies passées au sein de Styx, n’en est pas moins actif, faisant progresser ses projets, en plus d’être omniprésent dans les réseaux sociaux.

Lawrence Gowan

Le temps d'une chanson

Rencontrez l’auteur-compositeur-interprète Lawrence Gowan… le temps d’une chanson.

C’est tout sourire et avec sa générosité proverbiale que Gowan s’est prêté au jeu des questions, s’efforçant de s’exprimer dans la langue de Molière. Pour lui, la pandémie est l’occasion de faire avancer son nouvel album. Ce projet, sur lequel il planche à temps perdu, succédera à The Good Catches Up, son plus récent enregistrement solo, qui remonte à 1995.

«J’ai commencé à travailler sur un nouveau disque de Gowan il y a 8 ou 9 ans, mais ce n’est toujours pas terminé parce que je jouais plus de 100 spectacles par année avec Styx, explique-t-il. C’est difficile pour moi de lancer un nouvel album de Gowan, parce que je n’ai pas le temps pour en faire la promotion, mais maintenant, j’ai beaucoup de temps! Je continue de travailler sur le nouveau de disque de Gowan et aussi sur le nouveau disque de Styx. Je suis très occupé!»

Redécouvrir son répertoire

Ne sachant pas quand il aura le feu vert pour repartir en tournée, Gowan a décidé de garder la forme en publiant régulièrement des interprétations dans les réseaux sociaux. Il a ainsi ressorti des compositions bien connues, mais également des pièces plus obscures.

«J’ai redécouvert des chansons que je n’ai pas jouées dans mes spectacles et j’ai redécouvert des paroles qui sont vraiment dans l’esprit de ce qui se passe aujourd’hui, observe-t-il. Par exemple, la chanson Burning Torches of Hope, la dernière chanson de la face A de Strange Animal; I Was Only Looking en est une autre et, récemment, Out of A Deeper Hunger. Il y aussi d’autres chansons plus sombres, comme A Message From Heaven ou The Dragon, mais je ne veux pas sortir celles-là, parce que c’est un peu trop sombre pour l’atmosphère en ce moment. »

Larry Gowan joue depuis longtemps avec son frère Terry, bassiste, or désormais, un autre membre de la famille l’accompagne: son fiston Dylan, qui joue de la batterie. Bien qu’il œuvre davantage dans le registre métal, il lui arrive de manier les baguettes pour son paternel au grand plaisir de celui-ci. «C’est bien de travailler avec la famille parce que c’est plus économique!», rigole Gowan.

Lawrence Gowan

L'entrevue complète

Une rencontre avec Nicolas Houle, directeur de la programmation du Palais Montcalm

Enregistrer chez Ringo

La carrière de Larry Gowan a suivi un cours particulier. Alors que bien des artistes connaissent d’abord le succès au sein d’une formation, puis se lancent ensuite dans une carrière solo, il a fait l’inverse. En effet, après s’être illustré en solo, il a joint les rangs de Styx, où il assure le chant et les claviers depuis 21 ans maintenant. Il a toujours autant de plaisir à monter sur les planches avec le groupe légendaire de rock progressif. Un nouvel album est en chantier et une tournée devrait suivre incessamment.

Parallèlement à Styx, l’artiste canadien s’efforce de ne pas perdre de vue sa carrière solo, en remontant sur scène de temps à autre et en supervisant de nouvelles éditions de ses classiques. S’il y a eu des albums incontournables comme Lost Brotherhood (1990), avec entre autres Alex Lifeson, à la guitare, ainsi que Great Dirty World (1987), où Jon Anderson est venu le joindre au chant, le plus grand succès de Larry Gowan demeure Strange Animal (1985). D’ailleurs, la chanson A Criminal Mind a connu une seconde vie en tournée avec Styx. Gowan conserve d’excellents souvenirs de la genèse de cet album, enregistré à Tittenhurst Park, qui était alors la vaste maison Ringo Starr, célèbre batteur des Beatles.

«J’avais 27 ans à cette époque et je rencontrais Ringo, à la porte, chez lui, se remémore Gowan. Quand je jouais les chansons sur le piano, c’était dans le même studio où John Lennon avait enregistré Imagine. […] Ringo entendait les chansons quand je les jouais au piano et j’espérais qu’il les aime. Plus tard, après deux ou trois mois, Ringo, qui venait dans le studio quelques fois, m’a dit que la chanson favorite de la famille, quand ils m’écoutaient, était Cosmetics. Quand elle entendait l’introduction de Cosmetics, toute la famille se mettait à danser dans la cuisine. C’est la raison pour laquelle c’est la première chanson sur le disque Strange Animal

Complicité avec le Québec

À partir du milieu des années 1980, Larry Gowan a développé une relation forte avec le Québec. Il s’est produit aux quatre coins de la province et a même vu certaines de ses pièces, comme Dedication, devenir des favorites sur le territoire, alors que ce n’était pas nécessairement le cas ailleurs. Il s’est permis d’enregistrer une reprise de Pour un instant, d’Harmonium, de même qu’un titre en français, Stéphanie. Cette relation, il dit continuer de la chérir par l’entremise de tournées comme celle qui l’a menée au Palais Montcalm en 2011 et sa plus récente, qu’il a amorcée l’an dernier. Et il compte bien continuer de l’entretenir…

«J’ai grandi à Toronto, mais le lien culturel entre moi et les Québécois est très personnel, dit-il, attribuant aussi cette complicité aux racines du rock progressif qui sont présentes dans sa musique et qui trouvent écho dans la belle province. Depuis la première fois que je suis allé au Québec, j’ai aimé ça!»

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