Stacey Kent et l’Orchestre symphonique de Québec La douceur dans toute sa force

4 mai 2022

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Anne-Louise Champagne

La douceur dans toute sa force

Stacey Kent gardait depuis des années une petite liste de chansons qu’elle rêvait de jouer avec un orchestre. La chanteuse a été patiente et sa liste a passé quelques années au fond de sa poche. Jusqu’à ce que sa maison de disque lui donne une carte blanche qui a mené à l’album I Know I Dream : The Orchestral Sessions.

C’était en 2017. Plusieurs concerts ont suivi, avec des orchestres de partout dans le monde. Or, la chanteuse, qui se produit régulièrement à Québec, n’y avait pas encore présenté cette version symphonique. Elle concrétisera la chose le 30 avril, avec l’Orchestre symphonique de Québec, au Palais Montcalm.

« J’ai vraiment très hâte, c’était prévu il y a deux ans, rappelle-t-elle. Ce sont des morceaux que j’adore, avec lesquels je passe mes journées à la maison, mais seule. Et tout à coup, on sera là sur scène, avec tous ces gens en live. C’est quelque chose de très fort. »

Certaines des chansons de sa liste avaient déjà été enregistrées avec de plus petits bands, The Changing lights, par exemple. Elle trouve que cette chanson, écrite par son mari, le saxophoniste Jim Tomlinson, et l’auteur Kazuo Ishiguro, est très visuelle, très cinématographique, et le devient encore plus lorsqu’elle l’interprète entourée d’un orchestre.

Quelques pièces en français figurent aussi sur l’album: Les amours perdues ou Avec le temps. Stacey Kent maîtrise le français et aime beaucoup cette langue.

Garder l’intimité

Celle qui a enregistré 11 albums studio et qui peut se vanter d’avoir vendu deux millions de copies de ses enregistrements ne se destinait pas à la chanson au départ. C’est après avoir étudié en littérature à New York que l’Américaine a pris la direction de Londres pour y étudier la musique. Elle y a rencontré Jim Tomlinson, qu’elle a épousé en 1991. C’est avec lui que sa carrière musicale a pris son envol.

Le chant de Stacey Kent s’inscrit dans la douceur. Cet aspect de son style lui a été inspiré par Antônio Carlos Jobim, Edu Lobo, João Gilberto. Avant même d’entreprendre une carrière en chant, ces artistes lui indiquaient, en quelque sorte, le chemin qu’elle allait prendre.

« Ce sont eux qui m’ont donné le courage d’être aussi intime. Bien sûr, ce concert pourrait être l’occasion d’en faire plus, de donner plus, de créer quelque chose de grand. Mais c’est l’opposé. »

« La chose vraiment importante que des gens comme João Gilberto m’ont apprise, c’est qu’on peut garder notre intensité, mais avec calme. Je suis quelqu’un d’assez intense, les émotions sont là, mais sans le drame. Je suis attirée par des gens comme ça, qui m’ont aidé à trouver ce chemin. »

La chanteuse nous confie également que son physique influence son style. « La voix, ce sont des muscles. Je suis quelqu’un d’assez petit et j’ai une voix qui me va bien! Bien sûr, je travaille ma voix avec mon professeur, mais en même temps j’accepte qui je suis physiquement. »

Parmi ses autres influences, la chanteuse nomme Louis Armstrong, Carole King, Paul Simon, Léo Ferré, Barbara, la brésilienne Elis Regina, et Maria Callas. « Parce qu’elle est si forte, et tendre, et fragile, tout ça en même temps. »

Stacey Kent nous parlait par vidéo, depuis sa maison en Virginie, dans un joli décor champêtre. La chanteuse apprécie la vie en plein air : « Tantôt on va aller monter une petite colline. J’aime beaucoup être à l’extérieur avec mon mari, Jim. On prend des chemins, on discute… ou on ne discute pas! »

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