Serena Ryder, la conférencière qui ne peut s’empêcher de chanter

Serena Ryder croyait qu’elle prendrait une pause musicale en 2021 afin de se consacrer à ses conférences portant sur un thème qui lui est cher : la santé mentale. Mais ses intérêts ont fusionné, si bien que l’auteure-compositrice-interprète et la conférencière en elle n’ont fait qu’une et l’album The Art of Falling Apart, qu’elle présentera au Palais Montcalm le 29 octobre ainsi qu’en webdiffusion, a vu le jour.

Serena Ryder est une figure bien établie dans le paysage musical canadien. Avec huit albums, dont deux certifiés platine, de nombreux succès, notamment l’incontournable Stompa, une trentaine de duos, de Gord Downie à Melissa Etheridge, et plusieurs prix Juno, on peut dire qu’elle mène une carrière enviable. Ce qui ne veut pas dire qu’elle opte pour une route prévisible. Son nouvel enregistrement n’a en effet rien de banal : la chanteuse ontarienne n’a mis qu’une dizaine de jours à graver son matériel, qui comprend les simples Candy, Waterfall et Better Now. Mieux, Ryder a immortalisé ses pièces la journée même où elle les a écrites, une façon de faire peu commune.

« Quand je me suis retrouvée [en studio], je me suis dit mettons les portions de ma conférence [sur le bien-être mental] en musique et faisons-en un album, raconte-t-elle. L’étape 1 est devenue la chanson 1, qui est à propos de la vulnérabilité : c’est la première étape vers le bien-être, s’autoriser de ressentir ce que l’on ressent. […] Et cette chanson, Candy, a entièrement pris forme cette journée-là! À la fin de la journée c’était écrit, enregistré et terminé! »

On peut dire que The Art of Falling Apart est arrivé à point nommé. En effet, s’il y a un moment où les défis liés à la santé mentale ont été mis en lumière, c’est durant la pandémie et les périodes de confinement qu’elle a impliquées. Serena Ryder voit d’ailleurs dans cette expérience d’isolement vécues par différents peuples et communautés une occasion à saisir pour que se développe une compassion collective.

Une voix, un instrument

Au-delà de son écriture, l’un des éléments-clé de Serena Ryder est sa voix. Pour celle qui a commencé à chanter sur scène dès l’âge de deux ans au mariage de sa belle-sœur (une version de Beat It, de Michael Jackson!), il est devenu naturel de s’exprimer par le chant. Au fil du temps, elle a appris à connaître l’instrument particulier qu’est sa voix, ainsi que ses subtilités. Elle a réalisé qu’elle peut perdre cette voix pour des raisons émotives ou de santé et qu’elle doit s’accorder des périodes de repos nécessaires afin d’être à son meilleur.

« C’est un élément particulier avec le chant : ce ne sera pas là éternellement, note-t-elle. La voix n’est plus parfaite lorsque vous vieillissez. J’ai compris que je devais simplement apprécier comment elle est et comment elle change et ce que j’ai maintenant. Je suis très reconnaissante de pouvoir communiquer de cette façon. »

Dans les deux langues officielles

Quand elle a enregistré son album Harmony, en 2013, Serena Ryder a offert une version francophone, où deux de ses succès, à savoir Stompa et What I Wouldn’t Do, étaient dans la langue de Molière. Alors que chez d’autres ces exercices peuvent être fastidieux, Ryder a démontré une étonnante aisance avec le français. D’ailleurs, elle joue encore aujourd’hui ces versions françaises lorsqu’elle visite son public francophone.

« J’aime l’accent du français, si merveilleux, dit-elle en français. J’aime chanter en français parce que j’aime l’accent et c’est super le fun pour moi, parce que je ne parle pas beaucoup de français, mais j’aime beaucoup d’accents! (…)  Je crois beaucoup que les sons et la manière qu’on entend les choses conditionnent comment nous nous comportons en tant qu’être humain. Il y a une rondeur et une sensualité avec le français qui perpétuent la tradition française, qui est très passionnée, très émotive… »

Du neuf

Serena Ryder commence tout juste à présenter son nouveau matériel sur les planches. Le public du Palais Montcalm aura donc le privilège d’entendre les toutes premières livraisons live de ses récentes compostions, qui sont aussi réfléchies qu’accrocheuses, sans oublier que des incontournables de son répertoire seront au programme, bien sûr…

« Je vais jouer le nouvel album en entier. Je suis super excitée, parce que comme tous les musiciens, ces derniers temps, je n’ai pas eu la chance d’aller sur la route et de faire ce que j’aime tant, alors j’ai très hâte! »

Le spectacle de Serena Ryder aura lieu le 29 octobre 2021, à 19h30, dans la salle Raoul-Jobin. Les places en salle sont maintenant disponibles sans distanciation physique, le port du couvre-visage est obligatoire en tout temps et le passeport vaccinal avec pièce d’identité seront exigés.

Ce spectacle sera également diffusé en direct sur le web grâce à notre salle virtuelle. 

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Un texte de Nicolas Houle. Retour au Journal de Nicolas Houle >