Dans les pas du formidable Aznavour

18 octobre 2019

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue
Écrit par : Nicolas Houle

Dans les pas du formidable Aznavour

Charles Aznavour n’est plus, mais son répertoire, lui, demeure plus vivant que jamais, continuant de toucher le public des deux côtés de l’Atlantique. Le spectacle Formidable!, qui braque les projecteurs sur les chansons du défunt, propose de redécouvrir quelques-unes des nombreuses créations du grand Charles. L’interprète Jules Grison et le producteur Gil Marsalla (Piaf! Le spectacle, Paris! Le spectacle) nous emmènent dans les coulisses de cette célébration qui sera à l’affiche le 15 novembre 2019, à 20 h, dans la salle Raoul-Jobin.

Les débuts du projet

Gil Marsalla : « C’est un travail important pour moi cette préservation du patrimoine musical francophone, qui est connu dans le monde entier et qui prend de l’ampleur à travers mes spectacles. On va faire 250 représentations cette année sur les cinq spectacles que je produis. C’est une continuité : on a commencé par Piaf, ensuite on a fait un spectacle autour des grandes chansons françaises, dont notamment Charles Aznavour, avec Jules en tant qu’interprète… »

La rencontre avec Aznavour

Gil : « Jules et moi, on voulait faire un projet commun sur Charles Aznavour et lui présenter. C’est pour ça que ça s’est fait en 2016, dans la continuité des autres spectacles. On l’a rencontré, il nous a invités au Madison Square Garden, à New York, et on lui a parlé du projet. Il avait entendu parler du travail que l’on faisait sur la préservation du patrimoine français et il nous a donné son accord. C’était très important pour Jules et moi d’avoir son accord. »

Pas d’imitation

Jules Grison : « En allant chercher l’approbation, l’accord, le soutien, ça nous a permis de prendre des libertés sur les arrangements de certains morceaux et, pour moi, de ne pas avoir de limite dans l’interprétation. Je n’ai pas le physique, je n’ai pas la voix de Charles, alors l’essentiel était de pouvoir continuer à transmettre ses chansons à ma façon. (…) Il fallait qu’on apporte notre pierre à l’édifice en toute humilité. Il fallait qu’on crée quelque chose de différent, qu’on fasse vivre les chansons différemment, en les respectant. »

 

 

Une carte blanche de la part d’Aznavour

Gil : « Le principe de base de Charles Aznavour est qu’il écoutait tout. On lui avait envoyé le CD, il avait vu le DVD, il écoutait tout, les jeunes générations… Son credo était de dire « moi, on ne m’a pas donné ma chance », parce que ç’a été dur pour lui, on connaît l’histoire, donc il était hyper ouvert. C’est pour ça qu’il a fait plein de duos avec beaucoup de jeunes artistes. Il n’était donc pas là pour dire « non, ne le faites pas », il était là pour dire au contraire « allez-y, continuez, montrez-moi ce que vous pouvez contribuer ». »

Des images, des décors

Gil : « On va venir avec des décors qui viennent de France, on a de grandes bannières, une vidéo qui est derrière, on a une belle scénographie, c’est un spectacle qu’on a mis en scène ensemble… »

Jules : « On a des vidéos qui diffusent des photos exclusives de Charles ou qui sont capables de retracer la scénographie d’un morceau. Les chansons de Charles étaient souvent de petits films, de petits clips qui racontaient quelque chose. Donc on les met en images et du coup on vit la chanson. »

 

 

Des tableaux plutôt qu’une chronologie

Jules : « La première partie est créée sous forme de tableaux. Le premier tableau rappelle les origines arméniennes de Charles, avec des ambiances tziganes dans les arrangements; on fait un clin d’œil à sa carrière outre-Atlantique, avec un passage Broadway, avec des claquettes, un clin d’œil forcément à Paris, au Montmartre des années 50-60, qu’il affectionnait tant. Et on fait un clin d’œil à toute sa période jazz, à tous ces morceaux, parce que c’était un jazzman aussi. C’est monté sous forme de tableaux, ce n’est pas chronologique. »

La foule a le dernier mot

Jules : « L’année dernière, quand on est venu en tournée au Québec, je demandais aux gens en fin de spectacle s’ils avaient envie d’entendre une chanson en particulier et là les gens me disaient « Reste, Reste« ! Au départ je le prenais pour moi, je disais « attendez, je ne suis pas parti » et je me suis rendu compte que Reste était une chanson de Charles qui est très connue ici, mais pas chez nous. Donc on s’est rendu compte qu’en fonction des pays où on allait, les gens n’avaient pas forcément la même culture de Charles Aznavour et de ses chansons. Cette année, c’est presque les gens qui finissent le spectacle. On a rajouté dans notre valise 20 ou 30 chansons supplémentaires, qu’on a dans la tête, pour parer à toutes les demandes. Le spectacle nous emmène donc là où les gens nous emmènent. »

 

 

La signature d’Aznavour

Jules : « Pour moi, c’est la magie du mec qui sait mettre les mots. Aznavour, c’est de la dentelle. Il choisissait tous ses mots pour que toutes ces émotions, qu’on ne comprend pas, nous parviennent. Les chansons ont 60 ans aujourd’hui. Il y a des gens qui me disent « pourquoi vous chantez de la vieille chanson française? » J’ai envie de leur dire « ce n’est pas de la vieille chanson française, elles sont indémodables ces chansons. » Si on les écoute et qu’on les chante encore aujourd’hui, c’est que ce n’est pas de la vieille chanson, ça dépasse ça, c’est de la magie! C’est pour ça qu’on a un public de tous les âges. Les gens sortent de là, qu’ils aient 7 ou 77 ans, et ils ont pris de la magie. Grâce à Charles, ils ont pris leur dose de sentiments, d’émotions. »

 

FORMIDABLE! AZNAVOUR, L’HISTOIRE D’UNE LÉGENDE
Vendredi 15 novembre 2019 • 20 h
Salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm

Détails et billets

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