Reflejos Migrantes Gerardo Jerez Le Cam en 5 questions

12 février 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue
Écrit par : Nicolas Houle

Gerardo Jerez Le Cam en 5 questions

Le tango métissé du Gerardo Jerez Le Cam Quartet

Le 4 mars prochain, la salle D’Youville du Palais Montcalm vibrera aux airs d’un tango pas tout à fait comme les autres. Le compositeur et pianiste Gerardo Jerez le Cam s’y arrêtera avec sa musique résolument métissée, qui a fait voyager le tango de ses racines argentines dans les Balkans et même dans la sphère classique. Découvrez cet artiste et son univers particulier en cinq questions.

Nicolas Houle : Vous êtes originaires de Buenos Aires. Le tango fait partie de votre langage, mais est un ingrédient parmi plusieurs autres. Que représente ce style pour vous?

Gerardo Jerez Le Cam : Je suis né à Buenos Aires entouré de tangos et c’est naturellement un pont qui me permet de comprendre d’une manière particulière la musique. Le tango est une musique métissée avec de multiples composantes, africaines, européennes, ainsi que populaires et savantes. C’est à travers cette fenêtre musicale que j’ai construit mon langage musical.
 
NH : Qu’est-ce qui vous a mené à vous exiler en France, où vous résidez depuis 1992?

GJC : Je suis venu en France par mes origines paternelles, de mère andalouse et père breton, mon enfance et ma jeunesse argentines étaient peuplées de pleins d’archétypes européens.
 
NH : Vous avez collaboré avec différents artistes ou ensembles au fil des ans, dont Juan Jose Mosalini, Minino Garay et le Gotan Project. Vous aimez ces rencontres et les métissages qu’elles peuvent provoquer?

GJC : J’ai surtout eu la chance de collaborer avec des artistes venus des pays de l’Europe de l’Est, ce qui m’a permis de concevoir, après beaucoup d’années de recherche, un style original qu’on appelle le « tango balkanique ». Les musiques balkaniques et latino-américaines ont plusieurs points communs, mélodiques et harmoniques, et la richesse des différents rythmes fait qu’on puisse concevoir un vaste métissage. Des contre-points qui superposent les deux mondes.

 

 

NH : Vous avez différents projets, dont votre quatuor avec lequel nous pourrons vous voir à l’œuvre. Quelle est la dynamique de cet ensemble et pourquoi aimez-vous cette combinaison d’instruments?

GJC : J’aime beaucoup le dialogue du bandonéon avec le cymbalon, c’est un phénomène inédit dans l’histoire de la musique; notre groupe est conçu avec la rigueur d’un quatuor de musique de chambre classique et la souplesse d’un ensemble populaire. On retrouve dans notre musique beaucoup d’éléments concomitants à différentes époques de la musique savante aussi que pleins de couleurs de la musique folklorique balkanique et latino-américaine. À part les aspects musicaux, on vit une belle aventure humaine où l’amitié est fondamentale.
 
NH : Vous pourriez nous donner un avant-goût du concert auquel nous aurons droit au Palais Montcalm?

GJC : Nous essayons toujours de rendre le concert familial et d’avoir un maximum de proximité émotionnelle avec le public. Nous essayons par tous les moyens d’atteindre le cœur des gens et c’est avec cette énergie qu’on arrive à se surpasser musicalement.

Le Jerez Le Cam Quartet sera en concert à la salle D’Youville du Palais Montcalm le 4 mars 2020.

Un texte de Nicolas Houle. Retour au Journal de Nicolas Houle >

 


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Crédits

Photo de Gerardo Jerez Le Cam : Alejandro Rumolino