Lhasa de Sela Un pour tous, et tous pour Lhasa

18 février 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue
Écrit par : Anne-Louise Champagne

Un pour tous, et tous pour Lhasa

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Nous sommes heureux d’accueillir Anne-Louise Champagne dans nos rangs. Anne-Louise compte sur une riche expérience de journalisme au quotidien Le Soleil, où elle a entre autres dirigé la section Arts et spectacles, ainsi qu’au Journal de Québec. Par-dessus tout, elle est passionnée de musique – on la voit régulièrement au Palais Montcalm – et instrumentiste à ses heures! Elle nous donne aujourd’hui accès à la genèse du spectacle Danse Lhasa Danse.

Nicolas Houle

Le décès prématuré de Lhasa de Sela, emportée il y a 10 ans par un cancer du sein, a laissé ses admirateurs sans voix. Leur deuil s’est exprimé par une œuvre-hommage, qui se voulait l’histoire d’un soir. Sauf que Danse Lhasa Danse a su prendre son envol. Près d’une décennie après sa création, et une quarantaine de représentations étalées sur trois ans, le spectacle sera présenté au Palais Montcalm le 27 février. Il affiche déjà complet.

Tout comme en 2011, Danse Lhasa Danse réunit sur scène une quinzaine de chanteurs, danseurs et musiciens, essentiellement les mêmes que lors de sa création. Toutefois, six nouvelles chorégraphies et trois chansons s’y sont greffées. Du côté des chanteurs, Geneviève Toupin remplace désormais Alejandra Ribera, maintenant établie à Londres.

Mais pour la chanteuse Bïa, qui a vécu l’aventure depuis le début, le changement est ailleurs. Il est dans « l’expérience », dit-elle. « Quand le chorégraphe Pierre-Paul Savoie a créé Danse Lhasa Danse en 2011, personne ne se connaissait vraiment. On était comme des étrangers dans une rencontre à l’aveugle. »

 

 

Chacun s’était préparé de son côté à partir des disques de Lhasa. Lorsque les artistes se sont retrouvés sur scène le jour de la générale, il leur a fallu s’ajuster immédiatement. Chanteurs et musiciens pouvaient prendre certaines libertés dans leur interprétation de l’œuvre mais « les danseurs, ça leur prend un canevas. Si on se met à faire des fantaisies, ça ne marche pas ».

N’empêche que la magie a opéré, et le spectacle, présenté aux Coups de cœur francophones en novembre 2011, a été un succès. Une tournée a suivi ce qui devait être une soirée unique.

Et le groupe (ou du moins une partie) a même remis ça avec une autre création de Savoie, Corps Amour Anarchie, en hommage à l’œuvre de Léo Ferré. Ce qui a permis à une dizaine d’entre eux de travailler ensemble plusieurs mois par année durant huit ou neuf ans.

Aujourd’hui, affirme Bïa, Danse Lhasa Danse, c’est devenu le spectacle d’une troupe. « Ça été une rencontre fulgurante, de dire « OK, on est ensemble maintenant. » Ça été comme un coup de foudre pour tout le monde. »

 

https://youtu.be/7pCCmpGfNJs

 

Un spectacle qui a sa part de créativité mais dans lequel les fans de la première heure retrouveront le son de Lhasa. « On garde les arrangements musicaux. Dans la pièce El Desierto, par exemple, on reconnaît aisément le début de la pièce, affirme-t-elle, fredonnement à l’appui. Ça apporte une espèce de confort pour les fans, un côté coton ouaté! »

Et quand ont dit que le spectacle a évolué : ne vous surprenez pas de voir les chanteurs effectuer des pas de danse…

Amie de fille

La chanteuse d’origine brésilienne était très proche de Lhasa. Une vraie amie de fille. Deux musiciennes, bien sûr, mais qui se retrouvaient en dehors du travail.

Elles se sont côtoyées à Marseille alors que Lhasa était en pause, après la tournée qui a suivi son premier album, La Llorona. « Lhasa était extrêmement charismatique sur scène. Mais à la ville, elle pouvait passer inaperçue. »

« Il y avait un côté très contrasté entre le personnage mélancolique de la scène et la fille très drôle, capable de sarcasme aussi. »

 

 

Musicalement, Bïa peut encore observer l’héritage de sa copine. « Je m’aperçois chaque jour qu’elle a eu un impact sur les personnes les plus inusitées. » Plusieurs artistes connus, d’autres moins, revendiquent avoir été touchés par la poésie, la musicalité, la sensibilité de Lhasa, affirme la chanteuse, citant Pierre Lapointe en exemple.

« Elle s’était entourée de gens extrêmement créatifs, originaux qui, à l’époque, ont fait une œuvre musicale avec une signature qui se démarquait. »

« C’était nouveau aussi, un album allophone, en espagnol, produit au Québec, avec pratiquement que des chansons originales. Ça a créé une mode, avec de la slide, de la percussion avec de l’eau dans les bouteilles… Elle a ouvert des portes à un type de créativité. »

Et l’idée de faire un spectacle de danse avec ses chansons? « Je pense que Lhasa aurait adoré ça. »

Le spectacle Danse Lhasa Danse sera présenté à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm le 27 février 2020 (complet).

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