Black Violin Le violon, façon hip-hop

6 mars 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue
Écrit par : Anne-Louise Champagne

Le violon, façon hip-hop

Ce n’est pas exagéré d’affirmer que Kev Marcus et Will Baptiste, les Black Violin, ont réinventé la façon de jouer du violon et de l’alto, leurs instruments respectifs. En mariant leur formation classique et leur amour du hip-hop, ils créent un son unique. Une expérience à vivre le 16 avril 2020, lorsque les deux musiciens se produiront avec le DJ SPS et le batteur Nat Stokes sur les planches du Palais Montcalm.

Leur histoire tient du conte de fée, une fée qui aurait travaillé fort. Will voulait apprendre le saxophone, mais s’est retrouvé dans une classe d’alto. Quant à Kev, c’est sa mère qui l’a obligé à apprendre le violon, histoire de ramener son fils dans un chemin plus droit. Tous deux s’en sont fort bien accommodé.

Mais après les cours, les deux garçons originaires de la Floride retournaient à leur passion, le hip-hop. « C’était notre défi de mêler les deux », explique Kev Marcus en entrevue téléphonique. « Will et moi savons comment le faire pour que ça reste naturel, sans que ça ait l’air forcé. »

On peut situer le point de départ de leur carrière au concours Showtime at the Apollo, qu’ils ont remporté en 2005, et qui leur a permis d’être remarqués, entre autres par Alicia Keys. « C’est elle qui nous a donné notre chance, en nous invitant à partager la scène au Billboard Awards », se remémore Kev.

 

 

Les collaborations se sont enchaînées : Lil Wayne, Wu-Tang Clan, Kanye West, Akon, Aerosmith, pour n’en nommer que quelques-unes. Un coup de pouce à leur notoriété, certes, mais Kev Marcus y voit autre chose. « Nous avons appris avec ces collaborations à rester humble, à ne pas avoir la grosse tête, quoi. »

À l’écoute de leur musique, on se demande pourquoi et comment des instruments classiques servent si bien le rythme hip-hop. Kev a sa réponse : « Tout vient du classique, toutes les musiques partent de là. Le hip-hop est plus étroitement lié au classique que les gens ne le pensent. »

 

Penser hors de la boîte

On pourrait discourir longtemps sur leur musique mais le duo voit plus loin. Ce qu’ils font, « c’est plus que jouer du violon d’une façon cool. »

« Pour nous, c’est plus que du divertissement. Nous voulons changer la façon dont les gens voient le monde et la musique classique », explique le violoniste.

Dans une intéressante conférence TEDx Talks (qui date de 2013, mais qui est disponible sur le net), Kev explique qu’il veut amener les gens à penser différemment. « À la fin de nos spectacles, nous demandons aux gens « Aviez-vous déjà vu un tel concert de violon? » La réponse est toujours non. Nous leur disons alors que notre objectif n’est pas seulement de jouer du violon, c’est d’amener chacun d’entre vous à penser en-dehors de la boîte. »

 

 

L’hyperactif duo est très engagé auprès des jeunes et pour l’enseignement de la musique. Ils ont comme objectif de rencontrer 100 000 jeunes chaque année, par des concerts dans des écoles américaines. En entrevue, Kev insiste sur la Fondation Black Violin, (blackviolinfoundation.org) qui attribue des bourses à des musiciens en herbe. « Ce peut être utilisé pour des camps d’été, des cours, ou même pour payer un billet d’avion pour se rendre à une audition. » Ce sont les conjointes des musiciens qui s’occupent de la fondation.

Dans la conférence TEDx Talks, Kev Marcus raconte le moment où il a rencontré Barack Obama. Le duo avait été invité à jouer au bal inaugural du nouveau président américain. « Je savais que j’allais le rencontrer, alors je voulais préparer ce que j’allais lui dire au moment de lui serrer la main. »

Kev Marcus a dit à Barack Obama : « Tout ce que j’ai fait dans ma vie jusqu’ici m’a conduit jusqu’à ce moment. »

Obama a répliqué : « Le plus difficile, maintenant, est de savoir quoi faire après. »

Visiblement, le duo ne manque pas d’idées.

Black Violin sera en concert à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm le 16 avril 2020.

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