Ensemble Pentaèdre Le quintette qui met du vent dans les cordes

3 mars 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue
Écrit par : Laurent Patenaude

Le quintette qui met du vent dans les cordes

Flûte, hautbois, clarinette, cor et basson : cette rencontre de personnalités musicales, de timbres et de registres donne Pentaèdre, une formation musicale exceptionnelle. Mais saviez-vous que Mathieu Lussier n’avait pas particulièrement le goût de jouer du basson, que Martin Carpentier a la fibre rebelle alors que Marjorie Tremblay apprécie l’utilisation que Bach a faite du hautbois?

Grâce au codirecteur général des Violons du Roy Laurent Patenaude, faites connaissance avec les membres de Pentaèdre, qui se joindront aux cordes des Violons du Roy le 15 mars 2020 au Palais Montcalm.

Ariane Brisson, flûte

D’où vous vient le goût de jouer de la flûte?

J’avais eu une certaine facilité avec l’instrument au départ, j’ai donc choisi la flûte. Je me suis rendue compte assez rapidement par la suite que c’était un instrument beaucoup plus difficile et complexe que je ne l’imaginais!

Avez-vous joué d’autre(s) instrument(s)?

La flûte a été mon seul instrument, mis à part les petites percussions pour enfant lors de mes cours d’initiation à la musique (Orff).

Qui a été votre premier professeur de flûte?

J’ai eu trois professeures de flûte avant mes études au Conservatoire, Christiane Laflamme étant la plus marquante pour moi (pendant toutes mes années au secondaire, des années charnières!).

Quelle œuvre feriez-vous entendre à quelqu’un pour lui faire découvrit la flûte?

Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy.

Quelle œuvre utilise au mieux les possibilités de la flûte?

La Sonate pour flûte, alto et harpe, toujours de Debussy!

Est-ce qu’un(e) flûtiste vous a particulièrement inspirée?

Mon professeur Mathieu Dufour, qui exerce encore une immense influence dans tout ce que j’entreprends, même si je n’étudie plus avec lui depuis longtemps!

Marjorie Tremblay, hautbois

D’où vous vient le goût de jouer du hautbois?

J’avais entendu une œuvre chorale avec un magnifique solo de hautbois (je crois que c’était Nänie, de Brahms), le son m’avait beaucoup plu, et j’étais aussi attirée par l’aspect unique, un peu mystique de l’instrument. Le défi m’appelait!

Avez-vous joué d’autre(s) instrument(s)?

J’ai fait partie des Petits chanteurs de la Maîtrise du Cap, et ce fut très formateur à tous les niveaux. J’ai toujours aimé chanter et le hautbois est un instrument qui se rapproche beaucoup de la voix, alors son apprentissage a été assez naturel.

Qui a été votre premier professeur de hautbois?

Mon premier professeur était Michel Godin, au Conservatoire de musique de Trois-Rivières. 

Quelle œuvre feriez-vous entendre à quelqu’un pour lui faire découvrir le hautbois?

Il y a énormément d’œuvres, au-delà du répertoire solo, qui mettent le hautbois en valeur, alors c’est très difficile de choisir! Mais, à mon avis Bach est l’un des compositeurs qui a su mettre en valeur le timbre très chantant à la fois mélancolique, et chaleureux de l’instrument dans une grande partie de son œuvre. Nombreuses sont les cantates qui contiennent un air avec hautbois obligato. Je crois que je choisirais de faire entendre la Cantate No. 82, Ich Habe Genug

Quelle œuvre utilise au mieux les possibilités du hautbois?

J’aime particulièrement le Quintette de Prokofiev, pour hautbois, clarinette, violon, alto et contrebasse. Évidemment, l’écriture au XXe évolue et Prokofiev emploie le hautbois à son plein potentiel, particulièrement dans l’utilisation des registres extrêmes.

Benjamin Britten a aussi mis en valeur toutes les possibilités de l’instrument dans ses Six Métamorphoses d’après Ovide, une œuvre flamboyante et très imagée, pour hautbois seul.

Est-ce qu’un(e) hautboïste vous a particulièrement inspirée?

Quand j’ai commencé à écouter davantage de musique baroque, et à rechercher des enregistrements d’ensembles jouant sur instruments d’époque, j’ai découvert le hautboïste Marcel Ponseele. J’aime beaucoup le timbre du hautbois baroque, et le jeu expressif de ce hautboïste me touche particulièrement. 

Martin Carpentier, clarinette

D’où vous vient le goût de jouer de la clarinette?

Chez moi, tout le monde faisait du piano ou du violon… Je pense qu’à l’âge de 12 ans, mon côté rebelle m’a poussé vers les instruments à vents! La clarinette m’attirait particulièrement à cause de sa capacité à évoluer aussi bien en musique classique qu’en jazz.

Avez-vous joué d’autre(s) instrument(s)?  

J’ai joué du violon pendant 2 ans.

Qui a été votre premier professeur de clarinette?

Claudette Renaud, elle était clarinette-solo dans un orchestre où mon père jouait du violon.

Quelle œuvre feriez-vous entendre à quelqu’un pour lui faire découvrir la clarinette?

Je pense que le Concerto pour clarinette de Mozart reste l’idéal! C’est non seulement un chef-d’œuvre du répertoire de clarinette, mais un chef-d’œuvre tout court!

Quelle œuvre utilise au mieux les possibilités de la clarinette? 

En musique de chambre, Brahms a composé à la fin de sa vie un trio, un quintette et 2 sonates pour clarinette… une mine d’or! À l’orchestre, plusieurs compositeurs ont su tirer parti des couleurs de la clarinette : Beethoven, Weber, Rimsky-Korsakov, Kodaly, Bartok, Messiaen et bien d’autres!

Est-ce qu’un(e) clarinettiste vous a particulièrement inspirée?

À mes débuts, sans hésitation Karl Leister qui a été clarinette solo à Berlin sous Karajan. Il a laissé des enregistrements très importants et il avait un son magnifique et très personnel. De nos jours, Martin Fröst et Nicolas Baldeyrou sont des clarinettistes extraordinaires qui repoussent les limites de l’instrument.

 

 

Louis-Philippe Marsolais, cor

D’où vous vient le goût de jouer du cor?

Je n’ai jamais vraiment eu le goût. On m’a dit qu’on avait besoin d’un cor dans l’orchestre des jeunes (de Joliette), alors je me suis lancé!

Avez-vous joué d’autre(s) instrument(s)?

Je n’ai jamais joué d’autres instrument… pianoté un peu, mais c’est tout.

Qui a été votre premier professeur de cor?

Mon premier professeur a été le Père Rolland Brunelle pendant un an. Il enseignait le violon à tout le monde (je crois que Pascale Giguère a commencé avec lui, Marie-Andrée Chevrette et peut-être Olivier Thouin aussi…). Mais mon premier vrai professeur de cor a été Jean-Jules Poirier.

Quelle œuvre feriez-vous entendre à quelqu’un pour lui faire découvrir le cor?

Je pense que les concertos de Mozart sont une belle porte d’entrée, mais le 2e mouvement de la 5e symphonie de Tchaikovsky et le 3e mouvement de la 5e symphonie de Mahler sont certainement les plus belles pages jamais écrites – tout en étant accessibles.

Quelle œuvre utilise au mieux les possibilités du cor?

Je dirais que toutes les œuvres orchestrales (et concertantes) de Richard Strauss sont vraiment bien écrites. Son père était corniste, alors il savait vraiment utiliser l’instrument de toutes les façons et dans plusieurs contextes (Ein Heldeleben, Till Eulenspiegel, Don Juan, Eine Alpensinfonie) et aussi la Symphonie de chambre Op.9 de Schönberg (elle est encore sur ma « to do list »!).

Est-ce qu’un(e) corniste vous a particulièrement inspiré?

Hermann Baumann. Une légende du cor, que j’ai eu le plaisir de rencontrer au Domaine Forget en 1996. J’ai beaucoup écouté tous ses enregistrements quand j’étais jeune!

Mathieu Lussier, basson

D’où vous vient le goût de jouer du basson? 

Je n’ai jamais eu le goût d’apprendre à jouer du basson… J’ai choisi le basson comme 2e choix pour être sûr d’être accepté à l’école secondaire Pierre-Laporte. Sur l’affiche, ça disait qu’ils cherchaient des élèves en basson et en cor… je ne connaissais ni l’un, ni l’autre! J’ai regardé les 2 photos dans le dictionnaire. J’ai mis basson comme 2e choix, le cor comme 3ethe rest is history!

Avez-vous joué d’autre(s) instrument(s)? 

Je jouais du piano…

Qui a été votre premier professeur de basson?

La formidable, généreuse et regrettée Andrée Lehoux, qui a déjà joué avec les Violons du Roy.

Quelle œuvre feriez-vous entendre à quelqu’un pour lui faire découvrir le basson?

La Sonate op. 168 de Saint-Saëns, sa dernière œuvre.

Quelle œuvre utilise au mieux les possibilités du basson?

Shéhérazade de Rimski-Korsakov ou les quatuors op. 73 de Devienne, sans oublier l’Entrée de Polymnie dans Les Boréades de Rameau.

Est-ce qu’un(e) bassoniste vous a particulièrement inspiré?

Christopher Millard, 1er basson au Centre national des arts (CNA). Il a changé ma vie.

L’ensemble Pentaèdre sera en concert avec les Violons du Roy à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm le 15 mars 2020.

Un texte de Laurent Patenaude. Retour au Journal de Nicolas Houle >

 


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