Joe Evil L'autre facette de GrimSkunk

30 octobre 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue, Les Concerts improbables, Programmation, Vidéo
Écrit par : Nicolas Houle

L'autre facette de GrimSkunk

En un peu plus de 30 années d’activités, GrimSkunk a connu l’ère de la cassette et du disque compact, l’arrivée du MP3 et de l’écoute en ligne, de même que le retour du vinyle. Mais le groupe n’avait jamais imaginé se retrouver un jour à faire un concert en webdiffusion en raison d’une pandémie comme il le fera le 7 novembre prochain, en direct du Palais Montcalm…

C’est un mal pour un bien, car la situation actuelle a poussé les Montréalais à mettre de l’avant une facette moins connue de leur répertoire. Joe Evil (claviers, voix), Franz Schuller (guitares, voix), Ben Shatskoff (batterie), Vincent Peake (basse) et Pete Edwards (guitares) ont en effet décidé de troquer les guitares électriques pour des six cordes acoustiques, l’orgue saturé de distorsion pour un piano et de reparcourir l’ensemble de leur compositions afin d’interpréter des pièces plus nuancées, planantes ou progressives.

Joe Evil de GrimSkunk

Le temps d'une chanson

Rencontrez le claviériste et chanteur Joe Evil… le temps d’une chanson.

«Grimskunk, c’est quand même 8, 9 ou 10 albums, plus de 150 chansons, alors ce ne sont pas toutes les chansons qui sont dans ta face, mordantes, colériques, souligne Joe Evil. On a quand même 10 à 20% du répertoire qui est plus tranquille et on voulait présenter ces chansons qu’on ne fait jamais live ou seulement quand on fait les lancements d’albums.»

Un grand orgue chez les punks

Le groupe a mis beaucoup de temps dans ce projet que Joe n’hésite pas à comparer à la genèse d’un album. Non seulement a-t-il fallu réapprendre des créations rarement jouées, mais des arrangements ont dû être revus et des segments entièrement réécrits. Cette aventure permettra même d’ajouter un instrument jamais entendu dans l’univers de GrimSkunk: le grand orgue du Palais Montcalm.

«Pour moi ça va être un rêve qui va se réaliser. J’ai toujours voulu jouer sur un orgue d’église. C’est comme Offenbach à l’oratoire ou quelque chose de même! […] J’ai vraiment hâte de m’envelopper dans les vibrations de l’orgue à 100%. Ça va être cool!»

GrimSkunk a beau avoir des racines punk, la formation a toujours fait preuve d’une grande curiosité musicale. Au fil des ans, le rock progressif, la musique world et la folk, pour ne nommer que ces styles, sont venus élargir sa palette sonore. Exploiter une dimension acoustique s’inscrit donc en toute logique dans la démarche du band.

«Quand on a commencé, on s’est toujours dit qu’on n’avait pas de limites de styles, rappelle Joe. On s’est laissé beaucoup influencer par les Beatles, qui étaient capables de faire toutes sortes de chansons et qui incorporaient beaucoup d’instruments.»

Joe Evil de GrimSkunk

L'entrevue complète

Une rencontre avec Nicolas Houle, directeur de la programmation du Palais Montcalm

Débranché, mais toujours engagé

Avec des chansons plus nuancées, le chant et les harmonies vocales seront mis davantage de l’avant. La teneur des textes sera peut-être davantage personnelle ou moins revendicatrice, or la bande, qui a été précurseur au Québec en termes d’indépendance artistique et qui a longtemps milité pour la légalisation de la marijuana, ne perd pas de vue les combats à mener, d’autant qu’ils restent nombreux. Contre quoi le groupe s’insurge en 2020?

«L’injustice, la connerie humaine, la [cupidité], l’ignorance de l’environnement, le racisme, les inégalités, énumère Joe Evil. On a énormément de misère à évoluer en tant que société. Il y a des choses qui sont mieux qu’il y a 50 ans, mais il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup de combats.»

Le concert de GrimSkunk sera capté le 7 novembre prochain, à 20h, au Palais Montcalm et pourra être vu où que vous soyez grâce à la diffusion Web. Vous pourrez y assister en direct ou, si vous préférez, en rediffusion à compter de 12h, le lendemain et ce, pour une durée d’une semaine.

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