Le blues qui rassemble

12 novembre 2021

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Anne-Louise Champagne

Le blues qui rassemble

Qu’ont en commun Dawn Tyler Watson, Paul DesLauriers et Annika Chambers? Le blues, bien sûr. Ainsi que le fait qu’ils se sont tous illustrés lors d’importantes compétitions internationales. Et qu’ils offriront un programme double relevé au Palais Montcalm le 18 novembre.

Tous trois fréquentent l’International Blues Challenge de Memphis. Le Paul DesLauriers Band y a terminé deuxième en 2016. Dawn Tyler Watson n’est pas en reste: elle en a remporté les grands honneurs en 2017.

Quant à l’américaine Annika Chambers, elle s’est illustrée au Blues Music Awards, tenu à Memphis également. Elle a été désignée artiste féminine soul blues de 2019.

L’International Blues Challenge est le plus grand rassemblement d’artistes de blues au monde, souligne Paul DesLauriers en entrevue. Il s’y rend annuellement avec son band, que ce soit pour être de la compétition ou non.

Or, l’année 2018 lui réservait un autre genre de surprise. Il y a croisé Annika Chambers pour la première fois, dans le hall d’un théâtre. Dix-huit mois plus tard, ils étaient mariés!

De l’armée à la scène

Le Paul DesLauriers Band est bien connu des amateurs de blues et de rock du Québec. Les habitués du Palais se souviennent particulièrement du Concerto for Group and Orchestra, offert en 2019, à l’occasion du 50e anniversaire de l’œuvre. La guitare de DesLauriers, soutenue par ses solides comparses, les musiciens de l’orchestre symphonique de Québec et le chanteur d’Iron Maiden, Bruce Dickinson, leur avaient réservé une soirée mémorable.

Mais on connaît moins sa conjointe, Annika Chambers.

Née à Houston, au Texas, la future blues woman chantait à l’église dans son enfance. Elle a découvert sa musique de prédilection à la fin de l’adolescence, alors qu’elle était dans l’armée américaine, en mission au Kosovo. « C’est un guitariste sur la base qui m’a entendue chanter dans la chorale gospel, se remémore-t-elle. Il m’a proposé de me faire écouter sa musique. Il a joué et je suis tombée immédiatement amoureuse du genre. J’avais 19 ans, et je chante du blues depuis ce temps. »

Pourquoi? « Parce que c’est la musique de mes ancêtres. Parce qu’ils l’ont transmise jusqu’à ma génération. Et c’est important pour moi de transmettre cet héritage, de porter cette voix. Comme pour plusieurs autres artistes, d’ailleurs! »

Paul DesLauriers, lui, s’est laissé séduire tout jeune, en écoutant des disques. « Tout ce que j’entendais à saveur blues m’interpellait énormément. Tout ce qui avait ce feeling-là. » Il a fait ses recherches. « Je voulais savoir d’où venait telle chanson, qui l’avait écrit. J’ai reculé dans l’histoire du blues, dans les années 50 et plus loin, jusqu’à la musique du Delta, les racines, en fait. »

« J’ai toujours aimé ça, comme bien du monde évidemment. Mais j’ai consacré ma vie à essayer de rendre hommage aux gens qui ont créé cette musique-là. »

Pour le couple, une bonne chanson de blues a d’abord et avant tout le don de toucher les gens. « L’important, c’est le message, dit Annika. Peu importe que ce soit un message d’amour, d’espoir, de tristesse, de guerre, même; peu importe, tant que vous pouvez toucher les gens avec votre histoire. Et qu’ils la reconnaissent dans leur vie. »

« Je n’aurais pas pu dire mieux, ajoute son conjoint. Ce qui est important, c’est que le feeling soit universel. Une bonne chanson blues va venir chercher n’importe qui, les gens vont s’identifier dans les paroles ou dans le beat. »

Plateau double

C’est donc ce à quoi on peut s’attendre jeudi, le 18 novembre, avec Dawn Tyler Watson en première partie, appuyée par le Ben Racine Band.

Le spectacle DesLauriers-Chambers, en deuxième partie, sera un mélange de deux projets, le Paul DesLauriers Band et le matériel d’Annika Chambers. Avec quelques duos aussi. Il y aura des chansons tout à fait nouvelles, puisque Chambers et DesLauriers travaillent sur un projet de disque en commun.

Est-ce que la rencontre des deux musiciens va modifier la trajectoire de leur carrière? Le bluesman affirme que la musique, au départ, « c’était secondaire à notre relation ». Il a son band, elle a son projet. Ils font des tournées internationales chacun de leur côté et sortent chacun leurs albums.

Mais le confinement a changé la donne. « Durant la pandémie, on a travaillé avec deux de nos amis, J.P.Soars et Chris Pierce. C’était un peu notre thérapie, de se rassembler, de façon sécuritaire, évidemment. Mais on faisait de la musique ensemble, puis on enregistrait. » Ces sessions sont à l’origine de leur disque commun, qui multipliera les occasions de jouer ensemble sur scène.

Une avenue qui ne leur déplaît pas: « On a une belle chimie, sur la scène comme dans la vie. »

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