Cameron Carpenter Les variations du grand orgue du Palais Montcalm

26 février 2024

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Nicolas Houle

Les variations du grand orgue du Palais Montcalm

Le 24 février, on célébrerait les 10 ans du grand orgue du Palais Montcalm avec Cameron Carpenter. Le virtuose américain en a mis plein les yeux et les oreilles avec un programme aussi dense que généreux, salué par un accueil des plus chaleureux.

Le musicien, qui vit désormais en Allemagne, a offert dans un premier temps sa lecture toute personnelle des Variations Goldberg, de Jean-Sébastien Bach. D’une variation à l’autre, Carpenter a démontré son éblouissant savoir-faire, bien sûr aux claviers ou au pédalier, mais aux registrations de l’orgue. En effet, chaque variation de cette œuvre écrite pour le clavecin devenait l’occasion d’entendre les immenses possibilités sonores du grand orgue, opus 3896. Le tout, avec force de nuances.

À la demande de Carpenter, un grand écran était disposé sur scène, permettant d’apprécier dans le détail, par l’entremise d’une caméra, son impressionnant travail physique, aux pieds ou aux mains – y compris avec un pouce sur le clavier central, tandis que les autres doigts de la même main naviguaient sur le clavier du haut…

En deuxième partie, après un Choral no. 2 en si mineur, de César Franck, plus exigeant, Carpenter a proposé son arrangement des Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski. Cette œuvre, la plus souvent entendue dans sa version symphonique, bien qu’elle soit à priori écrite pour piano, a sans doute été le clou du spectacle. Carpenter a en effet fait surgir un orchestre complet des tuyaux du grand orgue. Si, sur les œuvres précédentes, ses registrations étaient le plus souvent programmées d’avance, ici, il se permettait d’en rajouter en direct en maniant les tirants, sans négliger son jeu pour autant.

Cette livraison passionnée et inspirée, servie par cœur, sans la moindre partition comme ses autres interprétations, a soulevé la foule. Carpenter a en effet eu droit à une ovation des plus chaleureuses. Tellement qu’il est revenu pour offrir, en rappel, l’Ouverture festive, op. 96, de Dmitri Chostakovitch. Ultime moment pour souffler les 10 bougies du grand orgue du Palais Montcalm en appréciant le jeu exceptionnel de cet artiste qui a le don de secouer les conventions.

Vous pouvez revivre ce concert en images grâce aux clichés de notre collègue Pascal Ratthé :