André Moisan Les heureux musiciens de l’ensemble InSpirations

3 février 2021

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue
Écrit par : Anne-Louise Champagne

Les heureux musiciens de l’ensemble InSpirations

Texte originalement publié en mars 2020.

Avec Impressions, l’ensemble InSpirations offrira, le 6 février 2021 en webdiffusion, un spectacle résolument éclectique. Au cœur du projet, il y a l’orgue, comme on a très peu d’occasions de l’entendre. Et autour de celui-ci, «des musiciens heureux».

InSpirations, ce sont cinq virtuoses réunis sous l’impulsion du clarinettiste et saxophoniste de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), André Moisan. L’organiste Jean-Willy Kunz, le contrebassiste Frédéric Alarie, le percussionniste Michel Berthiaume (en remplacement de Paul Picard) et la tromboniste Hélène Lemay complètent la formation.

«Ça a commencé d’une drôle de façon», se remémore André Moisan. C’était en 2015, et l’organiste d’origine française Jean-Willy Kunz venait tout juste d’arriver à l’OSM. «J’ignorais alors qu’il était aussi bon en jazz qu’en classique, ce qui est assez rare chez les organistes.»

La révélation a eu lieu durant une fête de Noël de l’OSM. «Jean-Willy avait accepté de jouer du piano. J’avais apporté des partitions de pièces de Noël un peu jazzées. À ma grande surprise, Jean-Willy s’est mis à improviser: c’était quasiment du Keith Jarrett!»

André Moisan ne voulait surtout pas en rester là, d’autant plus qu’il est un grand admirateur du clarinettiste français Jean-Christian Michel, un des premiers à avoir rapproché le jazz de la musique classique. Ce musicien avait développé le mariage clarinette et orgue, et, «partout où il allait, il attirait des foules incroyables».

Le clarinettiste québécois rêvait également depuis un certain temps de jouer avec Frédéric Alarie, contrebassiste de jazz, ainsi qu’avec Paul Picard, percussionniste. Il les a conviés à faire une lecture ensemble, à l’église Saint-Jean-Baptiste (de Montréal), avec Kunz à l’orgue, et sa conjointe Hélène Lemay au trombone. Tout a commencé ainsi. «Et pour être franc, à la fin de la séance, on avait tous les larmes aux yeux. On était tous surpris, émotivement secoués du résultat.»

Ils ont décidé de se revoir. Le premier concert a été créé à Warwick, le village natal d’Hélène Lemay, puis un spectacle a suivi à la Maison symphonique. Les dés étaient lancés.

Depuis, la formation se produit au Canada et aux États-Unis, et s’est également rendue jusqu’en Chine l’an dernier. Les musiciens ont eu la surprise d’y découvrir des salles avec des orgues Casavant «assez incroyables, assez impressionnants». L’Europe est également dans la mire. Rien n’est signé mais des choses se négocient.

 

 

L’orgue comme canevas

Le programme, établi à partir de coups de cœur des cinq musiciens, mêle classique, jazz et musique du monde. La mise en commun des idées a donné une palette de possibilités assez étendue, souligne le fondateur.

Chaque pièce laisse un espace d’improvisation aux musiciens, sur le canevas de l’orgue de Kunz, qui reste toujours l’élément central. «L’improvisation, ça fait partie de notre essence».

Les pièces comptent aussi bien des arrangements de pièces connues que des compositions. Le spectacle du 6 février 2021 sera l’occasion de présenter une pièce originale de François Dompierre.

Il en serait des plus heureux. «Vous savez, on est comme des petits enfants. Chaque fois qu’on se retrouve, on a un bonheur assez extraordinaire, vraiment.»

 

L’ensemble InSpirations sera en concert, une webdiffusion en direct de la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, le 6 février 2021.

Un texte d’Anne-Louise Champagne. Retour au Journal de Nicolas Houle >

 


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